martes, 20 de marzo de 2012

20 mars: Journée internationale de la Francophonie

Bonjour. Aujourd´ hui ce n´est pas seulement la journée internationale de la
Francophonie.
Aujourd´hui c´est le printemps. Au moins dans l´hemisphère Nord autant de nuit que de lumière. Une seule fois dans l année.
Le francais c´est tout le temps. Pour le célébrer je vous invite à voir et à ecouter cette chanson en francais. Cordialement.


domingo, 11 de marzo de 2012

Mort du dessinateur Jean Giraud, alias Moebius

Le monde de la bande dessinée vient de perdre l'un de ses géants, sinon "le" dernier des géants d'un certain âge d'or. Jean Giraud, plus connu sous le nom de Moebius, est mort ce samedi 10 mars à l'âge de 73 ans.
Dessinateur et scénariste, père entre autres du lieutenant Bluberry, il laisse derrière lui une œuvre monumentale, marquée notamment par un trait d'une prodigieuse aisance. Ce n'est pas un hasard si Jean Giraud a mené toute sa carrière en signant avec deux pseudonymes : Gir, avec lequel il a dessiné la série western Blueberry dans une veine réaliste ; et Moebius, versant fantastique de sa personnalité, incarné à travers les personnages d'Arzach, de l'Incal ou encore du Major. La fausse désinvolture de son style a marqué plusieurs générations de dessinateurs qui voyaient en lui la référence ultime.


Jean Giraud naît le 8 mai 1938 à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Elève de l'Ecole des arts appliqués de Paris, il publie ses premières bandes dessinées dès 1956 dans plusieurs publications pour la jeunesse.
En 1963, sort Fort Navajo, la première histoire d'un lieutenant de l'armée américaine au nez cassé et au caractère trempé, Mike "Blueberry" Donovan.

Ce personnage va donner l'occasion à Jean Giraud, qui signe Gir dès le premier épisode, de "faire du cinéma sur papier", comme il l'expliquait en octobre 2010 à l'occasion de la rétrospective que lui a consacré la Fondation Cartier : "Le cinéma est le réservoir d'images de Blueberry. (…) Concernant le personnage, je lui ai donné les traits de nombreux acteurs à la mode de films d'action : Belmondo bien sûr, mais aussi Bronson, Eastwood, Schwarzenegger… J'ai même utilisé Keith Richards (le guitariste des Rolling Stones) ou Vincent Cassel (qui a campé le rôle de Blueberry au cinéma). A chaque fois, je rajoutais un nez cassé, ainsi qu'une coupe de cheveux à la Mike Brant ! Beaucoup de réalisateurs m'ont également inspiré. Blueberry doit beaucoup à Sam Peckinpah (La Horde sauvage m'a bouleversé). Il y a aussi du Sergio Leone chez lui. Mais pour ce qui est de son amitié avec les Indiens, je suis plus proche de John Ford qui, toute sa vie, a été écartelé entre le machisme blanc de la conquête de l'ouest et la conscience qu'il avait des minorités opprimées."

Parallèlement à Blueberry, Giraud s'invente très vite un double qu'il appelle Moebius - en référence au ruban du savant Möbius, symbole de l'infini – et avec lequel il va défricher des terres peu explorée dans la bande dessinée, aux confins du rêve et de la science-fiction.
C'est alors la naissance du héros muet Arzach.

Pendant des années, Blueberry va être "le sponsor personnel de Mœbius", dixit Gir/Moebius lui-même. Alors que se succèdent les aventures du lieutenant (de plus en plus indiscipliné), l'auteur poursuit ses explorations oniriques, notamment avec la collaboration du scénariste Alexandro Jodorowsky qui crée pour lui le personnage de John Difool.

L'APPEL DU CINÉMA

Entre-temps, le cinéma lui a fait les yeux doux. Avec Jodorowsky, il travaille sur le story-board d'une adaptation de Dune, de Frank Herbert, qui restera à l'état de projet. Ridley Scott lui demande de dessiner les costumes d'Alien et René Laloux de réaliser le story-board des Maîtres du temps. A l'exception d'un court-métrage méconnu (La Planète Encore), et malgré plusieurs projets inachevés de films d'animation (Starwatcher, Le Garage hermétique), Giraud ne deviendra jamais ce qu'il aurait sans doute rêvé d'être également : réalisateur.

"Je ne dirais pas que le cinéma m'a laissé au bord du chemin, disait-il à l'automne 2010. C'est plutôt moi qui l'ai laissé passer. Il est malheureusement difficile d'avoir plusieurs vies simultanément. Faire du Mœbius sans la moindre concession tout en continuant Blueberry demande déjà un investissement interne considérable. Je me tire d'ailleurs le chapeau car j'ai réussi à me trahir sans me quitter… Bref, je n'avais pas de place à accorder au cinéma. Pour se lancer dans le cinéma, il faut être Cortez : brûler ses vaisseaux et ne plus rien avoir d'autre à faire."